Treize raisons

Treize raisons
Jay Asher.

Quatrième de couverture ;

« Je sais que tu n'avais pas l'intention de me blesser. En fait, la plupart d'entre vous qui m'écoutez n'avez sans doute pas la moindre idée de ce que vous faisiez... de ce
que vous me faisiez, à moi. »

Clay reçoit treize cassettes enregistrées par Hannah Baker avant qu'elle ne se suicide. Elle y parle de treize personnes impliquées dans sa vie : amies ou ennemies, chacune de ces personnes a compté dans sa décision. D'abord choqué, Clay écoute les cassettes en cheminant dans la ville. Puis, il se laisse porter par la voix d Hannah. Hannah en colère, Hannah heureuse, Hannah blessée et peut-être amoureuse de lui. C'est une jeune fille plus vivante que jamais que découvre Clay. Une fille qui lui dit à l'oreille que la vie est dans les détails. Une phrase, un sourire, une méchanceté ou un baiser et tout peut basculer...

Pourquoi l’avoir choisi ?

Ici, nulle illustration coup de cœur, qui par ailleurs est ultra simplissime et sobre.
Nul titre qui me « tilte » le cerveau .

Je serais peut être même passée à côté sans l’acheter si mes yeux n’avait stoppé d’eux même sur ça ;

« Elle est morte.
Pour treize raisons.
Tu es l’une d’elle. »

Intriguée par ce message étrange, cette accusation faussement personnelle, cet appel au lecteur comme si lui aussi était coupable et devait se sentir comme tel.

Sans même me poser la question, l’affaire était entendue, le livre dans mes bras et prêt à entrer dans ma PAL.

Et alors ?

Dérangeant livre que celui-ci.
Oui , dérangeant est bien le qualificatif que je lui donnerais sans hésiter.

Parce que c’est l’impression que j’ai ressenti en le refermant . Parce-que loin de s’amenuiser durant les minutes suivantes, cette sensation gardait place en moi.

Tout au long des pages, et tandis que la voix d’Hannah défile sur les cassettes, les sentiments se mêlent et s’entremêlent jusqu’à nous perdre dans ce monde pas si imaginatif.

Incompréhension, pitié, impuissance, envie de la sauver, chagrin de ne pas le pouvoir, colère contre les responsables puis un peu contre soi même de par l’effet miroir qu’il en ressort indubitablement.

Puis la peur . Celle qui tétanise mais qui donne aussi envie de savoir Pourquoi ? Pourquoi en être arrivée là . Une peur qui arracherait presque des larmes de par sa férocité.

Les larmes montent d’ailleurs parfois. Notamment lors de l’histoire portée par la neuvième cassette .

Personne ne semble épargné par ce jeu de piste audio pas même le lecteur-spectateur d’une fin inévitable. De ce choix que l’on connaît dès le début sans pour autant en connaître les causes.

On ne ressort pas vraiment indemne de cette lecture.
Quelque soit nôtre âge ou notre vécu, les yeux ne voient plus les apparences, ils voient au-delà.