Prendre des résolutions ?
Pourquoi faire ?
Pour les abandonner sur le chemin des mois comme nous avons abandonné nos rêves d'enfant sur le chemin de la vie ?

On (ne) n'est (nait) pas on le devient avant de ne plus être pour (re) devenir (quelqu'un) et ceci indéfiniment durant notre vie .

En d'autres termes, je ne suis plus celle que j'ai été et ne le serait sans doute jamais plus comme l'aurait dit le corbeau de Sieur E.A.Poe . Chaque jour qui passe me façonne tout autant que le temps même façonne les jours à sa guise et je me rends compte que je n'ai que peu d'emprise sur cette façon de faire .

J'ai essayé de couber l'échine, j'ai essayé de résister et de faire ma tête de mûle avançant envers et contre tout et tous et pourtant ... Pourtant rien n'y fait, j'ai beaucoup de mal à me reconnaître et me retrouver .

Je sais qui je suis, d'où je viens, ce que j'ai traversé mais je ne sais pas ce que je suis, à quel moment je me suis trompée de chemin ou encore ce qu'il me reste à affronter avant de me trouver .

Pour le moment, je laisse le temps filer et le vent me porter, trop fatiguée des batailles déjà livrées et dont le résultat ne m'apparait pas encore clairement . Je doute de choses qui devraient être sûres et considère comme concrets des relations et des évènements qui peu à peu échappent à mon contrôle et me décoivent de plus en plus.

Ce qui aurait du être de béton semble n'avoir été fait que de sable humide qui s'effondre une fois séché et s'il y a quelques temps j'aurais recommencé sans cesse la construction en la consolidant avec d'autres matériaux, aujourd'hui, je ne m'en sens plus la force ni même la volonté et préfére laisser les vagues s'amuser avec les fondations et emporter ce qu'elles souhaitent avant de laisser les restes aux mouettes et autres volatiles .

Lorsque tous auront pris ce qu'ils veulent, je pourrais enfin voir ce qu'il reste et en faire les bases de mon devenir .

Alors seulement je saurais ce que je construis et ce que je vise.
Alors seulement je saurais ce que je suis et ce que je veux être .

Le temps passe et emporte avec lui les reliefs d’une vie passée pour mieux les transformer .
Rien ne l’amuse plus que de nous égarer entre désirs souhaités et faits déjà passés.

Aujourd'hui une page se tourne .

Une page de ma vie peuplée de récits héroiques, de rencontres sur des iles nombreuses et dangereuses, de chasses aux trésors aux premiers lueurs de l'aurore, de combats épiques et glorifiés d'acclamations et d'étoiles du mérites, de soirées et nuit passées à refaire le monde autour de verre de rhum en compagnie d'un équipage dirigé d'une main de fer par un capitaine au coeur tout doux.

Je savais que le temps était conté pour cette partie de moi, je savais que bientôt je devrais lui dire au revoir . J'avais essayé de m'y préparé avec la perte d'une amie qui tenait une place importante dans ce monde. J'avais essayé d'envisager les choses comme une adulte en me disant que toute chose avait forcément une fin.

Sauf que ce soir alors que la réalité m'a rattrapée, je me rend compte avec horreur que j'ai perdu bien plus qu'un simple bout d'atoll imaginaire . J'ai comme l'impression désagréable d'avoir perdu la seule chose que j'étais si fière de posséder . Cette capacité à m'imaginer des tas de mondes incroyables qui me permettait de m'évader d'un quotidien ou plus rien ne parvenait à me surprendre semble m'avoir également été dérobée.

Et lorsque je contemple ce néant qu'il reste désormais, je suis triste. Triste d'être devenue ce contre quoi je me suis toujours battue et ce que je ne voulais absolument pas devenir mais qui finalement aura eu raison de mon moi rêveur. Et je suis encore plus triste de me rendre compte que vivre sans cela n'est pas impossible bien que cela ne m'enchante pas le moins du monde et que je donnerais beaucoup pour récupérer un peu de ce trésor perdu.

Comme une envie de faire .

Puis de défaire .

Le tout sans en avoir l'air .

Ne surtout pas laisser voir

Ce besoin de ne pas décevoir

Cette envie de se laisser engloutir par le noir.

Ne pas savoir que choisir .

Ne pas être sûre de réellement vivre

Passer des heures à essayer de choisir .

Les choses vont et viennent .

Sans cesse elles s'enchainent

Impassibles dans ce qu'elles amènent.

Il en est des jours comme cela où l'on se demande qui on est, d'où l'on vient et où l'on va vraiment.

Cela ne faisait que quelques minutes qu'elle était entrée dans cette ancienne demeure mais déjà , les souvenirs l'assaillaient sans relâche, lui faisant prendre conscience de tout ce qu'elle avait perdu le jour ou Il était parti rejoindre un monde meilleur. A cette pensée douloureuse, une seule et unique larme relief de sa vie d'enfant désormais bien loin, roula sur ses joues .

Lentement, alors qu'elle parcourait la salle de ses yeux encore baignés de larmes mal contenues, son regard accrocha sur le manteau de la cheminée une photographie que le temps avait jaunie. Délicatement , elle saisit le cadre d'argent terni entre ses doigts et l'éleva comme s'il était agi du Saint Graal. La photo les représentait tous deux devant la cheminée où crépitait un feu majestueux dont les flammes jetaient des ombres fantasmagoriques sur les murs.

Elle se souvenait parfaitement du jour où elle avait été prise. Il faisait sombre au dehors et un orage menaçait d'éclater , alors pour la rassurer Il avait allumé un grand feu de bois et sorti les guirlandes de Noël dont Il avait enrubanné la grande plante verte qui dormait sagement dans un coin du salon. Il n'avait pas fallu longtemps pour que la moiteur ambiante et la chaleur du feu ne se mélangent au point de les faire se croire a l'autre bout du monde. Riant, Il lui avait alors dit que ce jour serait désormais leur 'Noël des tropiques".

A l'évocation de ce souvenir, un tendre sourire illumina ses traits. Il avait beau ne plus être là depuis des années, sa présence n'en était pas pour le moins aussi forte. Il lui suffisait de songer a son nom pour qu'aussitôt une douce chaleur l'envahisse et l'emmène a des lieues des malheurs qui la frappaient occasionnellement. Oui ... elle en était maintenant sûre; jamais il ne la laisserait seule.

Rassurée par cette pensée, elle tourna les talons et sortit de la demeure aussi silencieusement qu'elle y était entrée, emportant avec elle un trésor bien plus grand que toutes les richesses du monde.

-Sais-tu ce que j'ai vu cette nuit ?
- Non. Dis le moi .
- J'ai vu la Lune danser au milieu des étoiles.
- C'est impossible !
- Bien sûr que oui . Elle dansait au milieu des étoiles telle une reine de la nuit. Si tu avais vu a quel point elle était brillante ... elle rayonnait a veiller ainsi sur ses protégés.
- Qu'est-ce qui te fait dire qu'elle était heureuse ?
- Je le sais parce que a un moment ... elle m'a souri.

Quatrième de couverture ;

Il était une fois - car c'est ainsi que toutes les histoires devraient débuter - un garçon de 12 ans qui venait de perdre sa maman. Inconsolable, David a trouvé refuge dans les livres pour oublier le remariage de son père et la naissance de Georgie, son demi-frère. Une nuit, persuadé d'entendre sa mère l'appeler, David découvre un passage caché au fond du jardin. Il le franchit et se retrouve propulsé dans un monde fantastique, peuplé de personnages issus de ses lectures et de son imaginaire. Alors que la Seconde Guerre mondiale déferle sur l'Europe, David entame un périple à la recherche d'un vieux roi qui conserve ses secrets dans Le Livre des choses perdues, sésame qui permettrait au jeune garçon de quitter ce royaume. Mais le conseiller du souverain a pour lui d'autres desseins...

Pourquoi ce livre ?

S’il est une chose que j’aime, ce sont les couvertures un tantinet sombres et inquiètantes qui donnent l’impression de se balader dans un univers différent du nôtre et encore plus s’il possède une petite trace burtonnienne.

Et celle-ci m’a réellement tapée dans l’œil si je puis dire.

D’autant plus que j’aime aussi beaucoup les choses que l’on perd .

Pourquoi ?

Eh bien tout simplement pour le plaisir incroyable et un peu surpris que l’on ressent lorsque l’on retrouve ces mêmes choses à un moment où l’on ne s’y attend pas le moins du monde.

Bizarre me direz-vous ? Eh bien soit, je l’avoues et l’assume , je suis parfois étrange et peu conventionnelle mais pour rien au monde je ne soignerais.

Bref, quoiqu’il en soit, la couverture + le titre + la quatrième de couverture ont eu raison de ma raison justement .

Et alors ?

Ce roman ressemble à s’y méprendre à une quête initiatique.

Une quête qui, de prime abord, a tout d’un voyage au pays des merveilles, à cela près que le pays des merveilles sonne comme quelque peu inquiétant quand on y songe.

Ici, nulle chenille, lapin blanc ou chapelier toqué mais des créatures non moins présentes dans ce monde imaginaire où se trouve catapulté un jeune enfant dont l’univers se trouve être bouleversé après la mort de sa mère.

Un enfant-héros qui se doit de comprendre certaines choses afin de pouvoir avancer dans ce pays. Avancer mais aussi trouver ce pour quoi il a fait ce voyage dans ce monde où les contes sont présents d’une façon bien différente de celle que l’on connaît.

Car oui Blanche-Neige et ses nains existent mais, car il y a un mais, la fin n’est pas celle d’un conte de fée, du moins pas pour la princesse.

Il en va de même pour les autres contes choisis qui auraient pu, ainsi revus et corrigés , concurrencer les contes cruels de Villiers de l’Isle Adam tant ils sont éloignés des versions dites « ordinaires » .

Et au milieu de ces contes revisités, on peut aussi trouver de drôles de créatures, inquiétantes et peu rassurantes qui en plus de terroriser David nous replongent dans nos propres peurs enfantines, nous faisant à nouveau redouter le terrible croque mitaine, les murmures de livres dans la nuit et autres joyeusetés terrifiantes.

Ceci étant, j’ai personnellement aimé ce roman et le côté sombre, lugubre et quelque peu effrayant ne m’a nullement dérangé, bien au contraire.

Le ciel est gris . Gris souris .

Souris qui nargue le chat . Chat qui n’en a rien à faire .

Faire, défaire il sait faire et surtout laisser faire .

Faire comme si .

Et si rien n’était vrai .

Vraiment ?

Pourquoi donc ?

Et pourquoi pas ?

Il n’y pas que ce qui est vrai qui compte.

Compte tout ce qui donne un sens.

Sens interdit.

Interdit d’interdire.

Dire ce que l’on veut .

Et vouloir plus que ce que l’on peut .

Pouvoir fait sourire.

Et moi je souris d’imaginer un monde qui n’est pas gris souris.

Suivre un lapin blanc déguisé en pirate bienveillant.

Le suivre jusqu'à un navire et embraquer pour voguer sur les vastes océans.

Voyager d'îles en îles, sentir sous ses pieds nus les plages de sables blanc, découvrir des trésors et des merveilles.

S'éveiller au chant des sirènes, s'endormir avec le murmure des vagues.

Rêver à des royaumes oubliés, rechercher des contrées perdues, y découvrir des sociétés aux moeurs disparues.

S'émerveiller de toutes ses trouvailles.

Rire, se sentir libre, fusionner avec l'air iodé, ne plus faire qu'un avec l'appel du grand large.

Avoir un équipage avec qui refaire le monde.

Siester la journée à l'ombre d'un cocotier. Danser la nuit sur le pont . Disserter jusqu'à l'aube et puis recommencer. 

Il y a des jours comme cela où j'aimerais être une pirate avec l'océan pour fiancé.